Bonus Cassie et Sèv

Quand Séverin découvre la vraie Cassandre

 

1

 

— Oh ! Regardez qui voilà ! Qu'est-ce que tu fous à Paris ? C'est sympa de t'arrêter au Sanctuaire !

— Salut Simon ! Je devais monter pour voir ma sœur ! Je suis devenu tonton ! Je voulais m'aérer la tête en venant dans votre établissement.

— Notre grand Séverin avec un gosse dans les bras ! La bonne blague !

— Salut Barney ! Ne m'en parle pas ! Quand j'ai vu le petit, je me suis senti mal à l'aise ! Alors, imagine quand on me l'a collé dans les bras !

Simon prépara un gin-tonic dans un verre qu'il posa sur le zinc.

— En tout cas, ça fait plaisir de te voir par ici ! répondit Simon avec sincérité. Tiens ! Bois ça !

— Les affaires marchent bien, je vois. Le Sanctuaire semble être rempli ce soir.

— Oui, on n'a pas à se plaindre… fit Barney tout en essuyant un verre. Mais on fait gaffe. Ces derniers temps, la drogue tente de s'installer sur les banquettes. On redouble d'efforts niveau sécurité pour ne pas nous retrouver complices de trafics.

Séverin grimaça.

— Oui, ce serait con.

Séverin fit tourner son tabouret et regarda la piste de danse.

— Ça fait plaisir de revenir ici en tout cas. J'ai besoin de trouver ma prochaine conquête ! Faut que je rassure mon ego de célibataire Casanova !

— Avec un prénom commençant par un C. ? demanda pour confirmation Barney.

— C'est évident ! répondit Sev, tout en jetant un regard vers Simon et Barney de façon entendue.

Séverin but une gorgée de gin-tonic jusqu'à ce que son regard se porte sur le bar d'en face et qu'il manque d'avaler de travers.

— Pincez-moi ! Je rêve ! Non ! Ça ne peut pas être elle ! Si ?

Il scruta plus attentivement le dos de la femme qui buvait ce qui ressemblait à un mojito.

— Bordel ! Je suis sûr que c'est elle !

— De qui tu parles ? demanda Simon.

— De la seule femme au prénom commençant par un C. avec qui je suis certain qu'il ne se passera jamais rien !

Simon observa la femme au loin avec intérêt.

— Elle a l'air plutôt belle femme.

— Ne te fie pas aux apparences ! Mais qu'est-ce qu'elle fout là ?

Il se leva sans attendre et alla la retrouver, laissant Simon et Barney au bar.

 

Assise seule au comptoir, Cassandre savourait son mojito tranquillement lorsqu'elle entendit soudainement un verre se poser avec fracas sur le zinc et qu'elle vit un homme s'immiscer entre sa boisson et elle.

— Non, mais c'est une blague ! Tu me poursuis !

Elle regarda alors la personne qui venait la déranger pour presque l'engueuler de sa présence en ces lieux. Séverin put constater le visage stupéfait de Cassandre. La probabilité de se retrouver en face l'un de l'autre était de l'ordre de trouver une poule avec des dents. Et pourtant, il était devant elle à froncer les sourcils et elle devant lui, la bouche ouverte de stupeur.

— S'il te plaît ! Va voir ailleurs et fous-moi la paix ! finit par répondre Cassandre, une fois la surprise retombée. C'est toi qui viens me chercher et me pourrir ma soirée, là !

— Laisse-moi rire ! Comment peux-tu aimer passer ta soirée en tête à tête avec ton mojito ? Tu as quelque chose en tête ! Qu'est-ce que tu mijotes ?

Agacée par son air suspicieux, Cassandre se tourna vers lui et posa son coude sur le comptoir du bar.

— La seule chose que j'ai en tête, c'est de pouvoir profiter de mon mojito ! Pourquoi me juges-tu complotiste ? Je ne suis plus avec Valentin, donc on n'a plus d'intérêts en commun. Par conséquent, plus la peine de jouer les conciliants. Dégage !

Séverin sourit fièrement à son ordre.

— Ha ! Tu noies ton chagrin d'avoir été larguée ! Camille t'a remplacée ! Ça fait mal, n'est-ce pas ?!

Cassandre le fusilla du regard.

— Ça t'amuse de me rappeler ces choses ? C'est moi qui ai largué Valentin, d'abord ! Ensuite, la douleur que je peux éprouver ne te concerne en rien.

 

Séverin observa Cassandre boire son verre et le finir en quelques gorgées. Il était évident qu'elle noyait son chagrin. Il décida de s'asseoir à ses côtés.

— Un autre verre pour la demoiselle ! demanda-t-il au barman.

Cassandre jeta un œil de son côté, cherchant à comprendre ce qu'il préparait de mauvais à son encontre. Séverin but une gorgée de son gin-tonic.

— Je suis désolé pour toi.

— Comme si tu étais sincère. Tu ne m'as jamais aimé et tu es même content que ton pote ne soit plus avec moi.

— J'avoue. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir un peu pitié de toi.

Cassandre lui jeta un nouveau regard noir, prit le verre offert et se leva pour se rendre vers le comptoir opposé à Séverin.

Séverin laissa échapper un petit rire et alla la retrouver de l'autre côté de la salle. Cassandre s'agaça.

— Qu'est-ce que tu me veux, bordel ?! Fous-moi la paix ! lui hurla-t-elle maintenant. Je n'ai pas envie d'entendre tes vannes assassines. Je n'ai pas besoin de ta pitié non plus !

Séverin but tranquillement une gorgée, accoudé au comptoir et regarda la piste.

— Si tu veux te soûler, le mojito n'est pas le mieux. Tu as plus rapide, plus efficace… comme la téquila paf.

— Je n'ai pas besoin de tes conseils foireux. Fous-moi la paix !

— OK, OK… Je disais cela pour te rendre service !

— Je ne t'ai rien demandé.

— C'est vrai ! Mais comme je suis ton pire ennemi, il me semblait opportun de t'orienter vers le pire…

Cassandre leva les yeux de dépit.

— Et si tu allais t'occuper des autres prénoms commençant par un C. ?

— C'est vrai ! Je ne comprends toujours pas pourquoi tu t'appelles Cassandre. Tu défies tous mes pronostics ! Non, mais, sans déconner, tu ne pourrais pas changer de prénom ? Ça m'arrangerait !

— Et toi, tu ne pourrais pas changer de cerveau, ça m'arrangerait aussi.

— Ouuuuh ! Ça y est ! Elle mord !

Cassandre décida de lui tourner le dos, espérant ne plus avoir affaire à lui.

— Je suis sérieux ! Tu es la seule femme pour laquelle mon slip ne se gonfle pas en la voyant ! lui murmura-t-il à l'oreille. C'est le calme plat ! Tout chez toi me rebute.

Cassandre se retourna à la hâte vers lui, pour lui répondre.

— C'est réciproque, t'inquiète ! Et ça m'arrange que je ne t'attire pas ! Maintenant, dégage !

— J'essaie de comprendre pourquoi tu défies toutes mes statistiques. Ce n'est pas logique. Toutes les nanas commençant leur prénom par un C. finissent par me séduire. C'est vérifié. Je n'ai jamais eu d'échec. Aucun ! C'est à chaque fois le kif suprême, l'osmose avérée, le feeling éprouvé ! Mais toi, c'est rédhibitoire ! Je sens que ça me bloque ! Comme si un truc me repoussait.

— Séverin… JE M'EN FOUS !

Cassandre engloutit son second mojito et posa son verre avec fracas. Séverin observa son verre vide et se pencha vers elle.

— Moi, je ne m'en fous pas ! lui répondit-il le plus sérieux du monde. Tu peux me le dire maintenant que tu n'es plus avec Val. C'est un mystère que je veux comprendre ! Avoue… Ce n'est pas ton vrai prénom ? Tu nous dupes depuis le début ? Je suis sûr que c'est pour ça que je ne te sens pas ! Tu vis sous une fausse identité !

Cassandre le dévisagea, hébétée, avant de se ressaisir.

— Arrête la boisson, Séverin ! Pitié ! Tu dévalorises le peu de cerveau que tu as !

— Je veux comprendre ce qui ne tourne pas rond !

D'agacement, il but cul sec son verre et commanda deux téquilas paf, pour Cassandre et lui.

— Je ne vois pas l'intérêt de t'obstiner sur une affinité qui n'existera jamais, Sev ! Arrête tes délires !

 

Séverin examina attentivement chaque détail du visage de Cassandre pour trouver la faille, la vérité derrière le mensonge, le petit truc qui expliquerait que ça ne matche pas entre eux deux. Soudainement mal à l'aise, Cassandre le jaugea de la tête aux pieds pour comprendre ce qu'il cherchait à la fixer ainsi, avant de le repousser de la main avec dégoût.

— C'est peut-être ton nez ? finit par dire Séverin tout en scrutant bien cette partie du visage en se frottant le menton. Ou bien les yeux ! Oui, peut-être les yeux sournois…

— Si tu n'arrêtes pas immédiatement ton cirque, c'est ma main sur ta tronche qui va te l'expliquer.

Séverin se recula en bougonnant et but son shot de téquila.

— T'es vraiment pas cool comme bonne femme ! Je tente de résoudre un problème, quelque chose qui devrait te soulager si je réussis à débloquer le problème, et toi, tu m'en empêches !

— Me soulager ? Qui t'a dit que cette animosité entre nous me pesait ? Je vais très bien. Merci !

Elle but cul sec son shot de téquila et en demanda un nouveau au barman et en offrit un à Séverin pour lui rendre la pareille.

— Je n'aime pas finir sur un échec… marmonna Séverin. Tu es clairement un échec !

— Je ne suis pas une statistique ni une conquête ratée. Donc, cesse de chercher un piège là où il n'y en a pas ! Tu as trop bu.

— Je n'ai bu qu'un gin-tonic et une téquila paf ! Il m'en faut plus pour me soûler.

— Parfait ! Alors, bois ! Soûle-toi et oublie-moi ! Passe à autre chose ! Là-bas par exemple ? Au comptoir d'en face !

— En fait, je crois savoir ! C'est parce que tu es froide comme un congélateur avec les gens !

— Je ne suis froide qu'avec des gens comme TOI !

 

Elle se leva de son tabouret et décida de partir, mais Séverin la retint par son poignet.

— Ah aaah ! Tu fuis ! Tu sais que tu es en danger. Je vais percer le mystère Cassandre et ça t'effraie ! Tu as peur que je creuse et que je trouve ce qui cloche dans mon radar à prénoms !

Cassandre se frotta le front. Sa lassitude prenait le pas sur le reste. Pire ! Elle savait qu'il ne lâcherait rien tant qu'il n'aurait pas gain de cause. Elle décida donc de changer de stratégie. Elle se rassit et lui sourit.

— OK ! C'est vrai ! Tu as raison ! Je ne joue pas franc-jeu. Tu veux tout savoir ? Offre-moi à boire d'abord ! Tu vas comprendre qui je suis !

 

 

 

2

 

 

— Gnnnnn !

Cassandre lâcha un gémissement en sentant un rayon de soleil tentant de transpercer ses paupières. Elle voulut se décaler dans le lit sur lequel elle était allongée pour éviter le trait de lumière sur son visage et trouva finalement le refuge qu'elle souhaitait. Elle sourit en sentant son rempart bienfaisant contre ses narines, malgré ses yeux encore fermés. Un parfum masculin envahissait l'air qu'elle respirait. Si elle pensa d'abord à ses habitudes avec Valentin, bien vite la familiarité de cette fragrance s'estompa pour laisser place aux doutes. Elle ouvrit les yeux pour vérifier ses craintes : elle ne connaissait pas cette odeur d'homme.

Séverin était là, dormant dans le lit, nu, avec elle… nue aussi.

Elle s'assit brusquement, prise de panique, cherchant à comprendre comment Séverin avait pu atterrir dans son lit, dans sa chambre. Elle regarda alors ladite chambre et son angoisse augmenta. Ce n'était pas sa chambre. Cela ressemblait plutôt à une chambre d'hôtel. Les mouvements brusques de Cassandre réveillèrent aussitôt Séverin qui grogna avant de réaliser qui était assise à côté de lui dans le lit. Leur regard se croisa et un silence gêné suivit, avant que Cassandre ne soit prise de nausées et ne sorte du lit en trombe, emportant avec elle le drap.

— Je dirai à côté de la porte d'entrée, à droite ! lui cria Séverin, plutôt sympa pour l'aider à s'orienter.

Après quelques secondes d'errance, Cassandre écouta Séverin et trouva la salle de bain. Séverin put entendre Cassandre vider ses tripes dans la cuvette des toilettes, puis soupira. Il se frotta la tignasse et regarda la chambre.

— Putain ! C'est quoi ce délire ? murmura-t-il en tentant de rassembler les pièces du puzzle de sa nuit.

Il se leva, enfila son boxer et alla dans la salle de bain voir l'état de Cassandre qui vomissait à nouveau. Il resta à l'entrée de la pièce d'eau, n'osant intervenir tant que ces renvois ne se calmaient pas. Il décida de s'avancer finalement et de l'aider face à la difficulté en lui tenant les cheveux en une queue de cheval improvisée avec sa main et en lui frottant le dos pendant qu'elle régurgitait tout l'alcool bu durant la soirée.

— Ça va ? lui demanda-t-il lorsque la crise passa.

— Tu as d'autres questions connes comme ça en stock ? lui répondit-elle d'une petite voix.

Séverin lui sourit.

— Première fois qu'une femme dégueule en me voyant dans son lit ! T'es dure !

— Pourquoi tu restes à mon chevet ? lui demanda-t-elle alors tout en se tenant la tête, le coude appuyé sur la cuvette, le visage blafard.

— Tu préfères un mec qui se casse une fois la belle affaire faite ?

Il lui tendit des morceaux de papier toilette pour qu'elle s'essuie la bouche. Cassandre l'accepta avec colère.

— On n’a peut-être rien fait ! rétorqua Cassandre, voulant nier l'évidence.

Séverin trouva cela mignon.

— J'avoue ne pas me souvenir des détails. La téquila paf, c'est mortel pour ça ! Black-out total chez moi !

Cassandre lui lança un regard torve. Elle tenta de se relever, mais son mal de crâne joua sur son équilibre. Séverin la rattrapa avant que ses jambes ne flanchent totalement.

— Tu devrais y aller doucement. On a le temps. S'il faut prolonger le paiement de la chambre, on le fera. Je préfère que tu sois d'aplomb avant de repartir. Tiens ! Tu as une brosse à dents ici.

— Je vais bien ! cria-t-elle, agacée par son état déplorable, tout en lui retirant des mains avec force la brosse à dents.

Elle se regarda alors dans le miroir de la salle de bain et remarqua son état général. Cheveux emmêlés, mascara le long de ses joues, les yeux rouges, le teint pâle. Et par-dessus le massacre, la présence de Séverin avec elle, tous deux à moitié nus.

— Je suis sûre que tu jubiles de me voir ainsi ! railla-t-elle à son encontre.

Séverin lui sourit tendrement contre toute attente, à travers le miroir.

— Je n'ai pas un tel sadisme. J'aimerais juste comprendre comment on a… enfin tu vois ! Tu as des souvenirs ? Je ne veux pas te vexer, mais c'est assez flou de mon côté.

 

Cassandre baissa la tête tristement. Son cerveau était incapable de ramasser les morceaux et de les mettre en ordre.

Son silence était éloquent.

— Je vois… fit Séverin, peu surpris par son mutisme. Bon ! Eh bien, je te propose qu'on s'occupe d'abord du moment présent avant de songer au passé. Prenons une bonne douche !

Instinctivement, Cassandre réajusta le drap sur ses épaules.

— Toi d'abord !

Sans plus d'égard pour sa pudeur, Séverin accepta et retira son boxer devant elle avec un grand sourire, puis entra dans la douche.

— T'es pas obligé de te foutre à poil devant moi ! lui cria-t-elle en lui tournant le dos.

— Comme si ça faisait une différence ! On a fait bien plus que de se voir nus ! On n'en est plus à ce genre de détails, si ? D'ailleurs, j'ai un souvenir assez fou sur la façon dont tu m'as attrapé le sexe et…

— La ferme ! hurla-t-elle, outrageusement gênée.

Séverin se mit à rire et commença à se frotter les bras avec du savon.

— Quoi ? Tu ne te souviens pas de ce moment ? Peut-être qu'à deux, nous allons reconstituer le déroulement de la soirée. Si on a chacun la réminiscence de moments différents ! C'est assez captivant ce genre d'enquête !

— Je n'ai peut-être pas envie de m'en rappeler ! marmonna Cassandre en réponse.

Séverin reconsidéra un instant son envie puis ressortit de la douche pour se tenir face à elle. Il posa alors sa main sur sa joue et tenta de lui essuyer un peu de mascara. Cassandre se trouva surprise par son geste doux.

— Tu étais plus douce cette nuit. Pour le peu de souvenirs que j'ai, tu as confirmé que les femmes, dont le prénom commençant par un C. sont les meilleures. J'ai visiblement trouvé le moyen de débuguer mon problème avec toi. Par contre, je ne me rappelle plus de comment ! Ah ah ! C'est ballot quand même !

Il lui offrit un petit sourire embêté. D'abord contrariée par ses considérations, Cassandre pouffa finalement en réalisant qu'elle avait peut-être une réponse à sa question sur son blocage.

— JE suis la meilleure des prénoms commençant par C.. Je ne suis pas comme les autres effectivement. Je suis bien différente. T'es juste pas fute-fute, c'est tout !

Séverin haussa les sourcils devant son excès de confiance, mais s'en amusa.

— J'ai donc de la chance ce matin d'avoir la meilleure avec moi ! Enfin, presque ! J'ai quand même trouvé le moyen d'avoir oublié une partie du meilleur de la meilleure de mes statistiques ! Tu ne veux pas qu'on remette ça, histoire de combler les manques ?!

— T'es sérieux ? fit-elle d'un air presque dégoûté.

— Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir ! dit-il tout en haussant les épaules. Il n’y a rien de mal, le mal a déjà été fait la première fois !

— T'es pire que tout ! Comment j'ai pu… avec toi ! Arrgghh !

Cassandre le poussa sans ménagement dans la douche tandis qu'il tirait gentiment sur son drap pour qu'elle cède à sa demande avec une moue de Chat Potté. Puis, soudain, sa cuite tapa à nouveau contre son estomac et la nausée revint avant qu'elle ne fonce sur la cuvette.

— OK… On va attendre pour la douche de confirmation ! souffla Séverin.

Après une bonne heure à régurgiter, Cassandre resta couchée sous les draps. Séverin était parti lui chercher des cachets et elle s'efforçait depuis de comprendre comment elle avait atterri là. Elle se souvenait de leur course à la téquila dans l'espoir qu'il soit ivre mort et qu'il l'oublie. Il y avait eu même des personnes qui avaient assisté à leur compétition. Elle sentait encore le bruit des mains tapant sur le comptoir pour les encourager, en train de résonner contre ses tempes. Puis les choses devinrent plus floues. Elle avait quelques visions d'elle, nue sur Séverin, des gestes coquins, des sensations plus ou moins claires. Beaucoup de baisers. Un rire ou deux, mais rien de concret. Elle posa ses mains sur son visage. C'était clairement la pire cuite de sa vie. Elle était montée à Paris pour le boulot et avait fini sa journée. Elle voulait à la base juste se détendre avec un mojito.

— Quelle belle merde ! Comment ai-je pu craquer pour lui ?

Elle put alors entendre Séverin rentrer. Doucement, il s'avança vers le centre de la pièce et vérifia si elle dormait.

— Ton sauveur est là ! chantonna-t-il alors quand il remarqua son regard désabusé fondre sur lui.

— Pourquoi tu n'es pas malade ? râla-t-elle. Ce n'est pas juste.

— J'ai une bonne disposition à digérer l'alcool. Tiens, bois vite tout ça. Si ça va mieux d'ici une heure ou deux, on mangera un bout.

Cassandre se cacha sous l'oreiller à la mention de la nourriture et grogna.

— Laisse-moi et va-t’en !

— Bois tes cachets !

Il lui tendit un verre d'eau et des comprimés à avaler. Cassandre se redressa, rageuse de se voir si faible alors qu'il semblait être en pleine forme, puis but ses comprimés.

— J'ai eu un flashback en allant à la pharmacie ! lui déclara-t-il alors fièrement. Position sexuelle très… intéressante !

Cassandre se rallongea, se cachant à nouveau sa tête sous l'oreiller pour ne pas entendre ses élucubrations.

— C'est assez bizarre, car je découvre un truc que je suis censé déjà avoir vu cette nuit. Double surprise finalement. C'est comme si on le refaisait une seconde fois avec la même nouveauté !

— Tais-toi, je vais vomir ! put-il l'entendre geindre sous son oreiller.

— Tu finiras par arrêter de vomir. Habitue-toi juste au fait qu'on a pris du plaisir ensemble et avançons avec cette constatation. Ton estomac te remerciera ! Plus tu gamberges, plus tu te fais du mal. Le corps et l'esprit vont de pair, tu sais.

Cassandre lui balança l'oreiller à la figure pour qu'il cesse de retourner toutes ces images dans sa tête et qu'il se taise. Séverin se mit à rire.

— Ne râle pas ! S'il y a une chose dont je me souviens, ce sont tes « oh ouiii ! » dans mon oreille. Donc tu as pris ton pied, reconnais-le !

Cassandre se redressa et fonça pour l'écraser de son corps. Elle se mit alors à califourchon sur lui et attrapa l'oreiller pour le lui coller sur le visage.

— Tu vas te taire ! Nom d'un chien ! Pourquoi continues-tu d'en parler ?! La ferme !

— Pour voir tes réactions ? répondit-il tout en riant. Je suis sûr que tu as des détails en tête toi aussi. Et cette position, ça ne te rappelle rien ?

— Rhhhaa !

Elle se retira immédiatement, puis se prostra dans un coin du lit. Séverin se redressa.

— Pourquoi ne veux-tu pas en parler ? lui demanda-t-il plus calmement.

— Ça servirait à quoi ?

— C'est quoi qui t'embête le plus ? Que ce soit moi ? Que tu ne te souviennes plus ? Que tu aies pu aimer ça ? Tout à la fois ? Personnellement, je le relativise. Si je l'ai fait, c'est que quelque chose m'a plu à un moment donné dans la soirée. Et depuis que je te regarde ce matin, malade, vulnérable, mais toujours jolie dans ta petite robe à fleurs, je me dis qu'il n'y a vraiment rien à regretter, si ce n'est de ne pas me souvenir de tout.

 

Cassandre tourna la tête vers lui. Séverin lui sourit timidement. Elle s'attrapa le front de sa main.

— Allez, viens ! lui dit-il alors en l'encourageant à revenir vers lui.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Il garda juste un air mystérieux et alla se positionner à côté d'elle sur le lit. Il passa son bras autour de la taille de Cassandre et l'approcha de son corps.

— Ferme les yeux et dors un peu. Ça te fera du bien. Moi aussi.

— Et tu es obligé de me prendre dans tes bras ?

— Je l'ai fait toute la nuit, ça ne changera pas grand-chose entre nous, je pense…

 

 

 

3

 

 

— Allez ! Bonne soirée, Seb !

Séverin quitta le boulot avec soulagement. La journée fut longue et il n'avait qu'une envie, c'était de pioncer. Il regarda machinalement son téléphone portable et remarqua un appel inconnu.

— Pas de message ? Encore un démarcheur !

C'est alors que son téléphone sonna avec le même numéro inconnu affiché. Il grimaça, puis décrocha.

— Allo ?

— Allo Sèv ? C'est… Cassandre.

Séverin écarquilla les yeux en entendant le prénom.

— Désolée de te déranger. Peut-on se voir ?

— Tu t'es rappelée d'un détail crucial de notre soirée ? lui déclara-t-il, taquin.

— Au Midwest à 20 h !

Elle raccrocha aussi sec. Séverin regarda son écran de téléphone et soupira.

— Bon bah, adieu mon dodo !

 

Il arriva à 20 heures pétantes au rendez-vous et la trouva assise à une table. Le Midwest était une pizzeria vendant aussi des produits tex-mex. C'était un petit restaurant charmant, dont le repas en terrasse était agréable, avec des boules de couleurs en guise de guirlandes pour donner une atmosphère cosy. Cassandre portait une robe rose unie et une veste blanche. Elle regardait sa boisson avec attention.

— Une cuite ne te suffit pas ? Il t'en faut une autre ? Comment peux-tu encore ingurgiter des mojitos ?! C'est pour ça que tu m'as appellé ! Tu veux un second round !

Cassandre reconnut immédiatement la voix de Séverin.

— C'est une menthe citron ! Il n'y a pas d'alcool ! Je t'arrête tout de suite !

Séverin examina le verre avec attention. Elle soupira et lui tendit pour qu'il goûte et voie qu'elle ne mentait pas. Il sourit et s'assit face à elle. Il appela le serveur pour commander la même chose. Cassandre se montra surprise de son choix, mais ne releva pas.

— Alors, pourquoi tu m'as fait venir ? Ça fait quoi ? Un bon mois maintenant.

Cassandre touilla son verre nerveusement.

— Cinq semaines et quatre jours !

— Wouah ! Tu tiens le décompte ! Tu en es à ce point avec moi ? C'est flatteur… ou flippant. Je ne sais pas trop, en fait. Je te manque ?

— Très franchement, j'aurais préféré m'abstenir !

— C'est ça ! Tu as le béguin pour moi ! Tu n'as pas de honte à l'avouer, tu sais.

— Non, je n'ai pas le béguin.

— Pourquoi tu n'avoues pas que notre journée à l'hôtel t'a plu ?

— Ça n'a rien à voir…

— Vraiment ?

Séverin tenta de lui pincer la joue dans un geste taquin, qu'elle repoussa immédiatement.

— Sev, je suis enceinte.

L'amusement de Séverin à la taquiner s'éteignit avec son annonce. Un long silence suivit.

— Et pas de doute, c'est toi le père ! continua-t-elle tout en fixant son verre pour ne pas voir la réaction dudit père de son enfant. Tu es le seul avec qui j'ai eu une aventure depuis ma rupture avec Val et la datation de la grossesse correspond…

Séverin resta quelques secondes silencieux, le temps que toutes les informations percutent son cerveau et qu'il en dégage une analyse pragmatique.

— J'avoue ne pas avoir souvenir d'avoir utilisé un préservatif, mais toi ? Tu ne prenais pas la pilule ?

— Comme j'avais rompu avec Val et que je n'avais pas à cœur de rencontrer un autre homme, j'avais décidé de l'arrêter, de faire une pause pour mon corps…

Elle osa lever les yeux sur lui et put voir de la torpeur.

— Je voulais juste te le dire…

Séverin croisa les bras et les jambes sur sa chaise et regarda autour de lui les gens profiter du restaurant. Le serveur déposa sa menthe citron sur la table et Séverin décida de commander un truc à manger.

— Deux assiettes de burritos, s'il vous plaît.

Cassandre s'étonna de son détachement soudain malgré son annonce, puis réalisa que finalement cela correspondait bien au personnage. Le silence persista jusqu'à ce que la commande arrive. Severin entama à grandes bouchées son burrito tandis que Cassandre ne trouvait aucun appétit.

— Mange ! Clémence a faim ! lui dit-il alors tout en mâchant.

Cassandre resta mutique et inerte.

— Si tu veux un bébé en bonne santé, il faut manger ! insista-t-il. Clémence compte sur toi !

— Clémence ?!

— C'est forcément une fille et il est évident que mes filles auront un prénom commençant par un C. Mange !

— Je n'ai pas dit que je souhaitais le garder et encore moins que ce sera une Clémence !

— OK, tu choisis le prénom, mais ma condition, c'est le C. en début de prénom ! Tu vois, je suis conciliant.

— Je ne t'ai pas demandé d'être conciliant. Je n'ai pas besoin d'un homme conciliant ! On parle de parentalité ! Ce n'est pas à prendre avec légèreté comme tu le fais ! C'est sérieux !

— Je le suis ! Et j'assumerai !

— Avec une nuit d'ivresse au compteur ?

— Et ça change quoi ? Ça ne me gêne pas ! On a un peu moins de huit mois pour devenir des parents super… même si je dois bien avouer que je ne sais pas du tout par où il faut commencer pour être le plus cool des papas… Dire que j'étais venu à Paris pour découvrir le bébé de ma sœur ! Quelle ironie ! Me voilà Papa !

— Il n'y a pas de papa s'il n'y a pas de bébé ! contesta Cassandre.

— Il y a bébé ! Tu viens de me le dire ! Tu m'aurais menti ?

— Nooon !

— Parfait ! Donc je suis père ! Tu es mère et on a un enfant. On est d'accord.

— Il n'y a pas de sentiments entre nous, pas de points communs, pas d'affinités, pas d'avenir.

— On en a un maintenant ! Clara nous le donne !

— Un avenir se construit avec des bases solides ! Et je n'aime pas le prénom Clara !

— Ce n'est pas la voie unique au bonheur, Cassie ! lui répondit-il tout en se léchant les doigts. On peut aussi construire à partir de rien.

— Je déteste l'imprévu ! J'aime anticiper, prévoir, prendre le temps de peser le pour et le contre ! Cette grossesse, ce n'est pas moi !

— Et pourquoi pas ? Tu as voulu contrôler ta relation avec Val et vois où tu en es ! Tu n'as pas forcément trouvé l'avenir dont tu rêvais. Pourquoi celui-ci serait pire ?

— Pourquoi es-tu si… optimiste ? Tout te semble facile. Tu ne sembles pas te rendre compte de ce que je t'annonce.

— Je vois très bien. Je ne suis pas idiot.

— Tu me détestais avant de coucher avec moi !

— Et on a pourtant fait un bébé ensemble.

Séverin soupira et lui attrapa la main.

— Cassandre, je ne serai pas le lâche dans cette affaire. On a peut-être merdé ce soir-là, mais je pense qu'on a aussi beaucoup appris l'un de l'autre. On a encore à apprendre, c'est certain, mais… je ne vois rien d'insurmontable. Je vais de surprise en surprise avec toi. C'est assez fun tout ça. Et s'il faut éléver un bébé ensemble, eh bien on le fera.

— C'est bien ce que je dis, tu es complètement à côté de la réalité.

— Et toi, tu devrais plutôt voir ça comme quelque chose de bon, plutôt que de mauvais.

— Pourquoi vois-tu du bon là-dedans ? Tu pourrais trouver une autre femme pour te faire un gosse. Et puis je croyais que pour toi, le célibat, c'était la vie

Séverin se mit à sourire.

— Sauf que c'est toi… et que tu es la meilleure des nanas avec un prénom commençant par un C. C'est toi qui me l'a dit ! Je ne peux que m'incliner et être content.

— Tu me fatigues…

— Non, c'est le bébé qui puise dans tes forces ! Mange ! Et après on ira se faire des câlins sous la couette pour souhaiter la bienvenue à Capucine ! Il faut qu'on lui donne un max d'amour dès le début pour que ce bébé se sente bien !

— C'est ça, cause toujours ! De toute façon, ce sera un mec ! Et… et je n'ai pas dit que je le gardais !

 

4

 

— Hé ! Salut, mec !

— Salut Val !

— Désolé ! Je suis un peu en retard ! La grossesse de Camille est… surprenante. Aujourd'hui, elle m'a demandé de lui acheter des choux de Bruxelles. C'est la raison de mon retard. Une envie pressante, faut croire ! Reste à savoir avec quoi elle va les mélanger : chocolat, confiture, miel… Trempé dans son Ice Mint ?

Séverin grimaça et s'avachit sur sa chaise, le visage grave.

— Bordel ! Je suis mal ! marmonna-t-il tout en regardant Val.

— Pourquoi tu dis ça ? l'interrogea Valentin.

— Pour rien ! Oublie !

Séverin appela le serveur pour commander leur habituel steak-frites puis se lança.

— J'ai quelque chose à t'avouer… et je ne sais pas si ça va te plaire.

— Ah ? C'est à propos de quoi ? demanda Valentin, curieux et un brin amusé par son ton un peu solennel.

— Écoute, je voulais te dire avant tout que rien n’a été prémédité.

— De quoi tu parles ?

Valentin se montra un peu plus intrigué, voire inquiet.

— Tu sais que je t'aime, Val ! Tu le sais, hein ?!

Valentin fronça les sourcils, n'aimant pas la tournure de la discussion.

— C'est louche ! Va droit au but. Je n'aime pas quand tu m'aimes ! C'est toujours pour m'annoncer une mauvaise nouvelle pour moi !

— J'ai couché avec Cassandre.

 

 

La sentence pour Valentin fut brève, sans fioriture.

— Quoi ?... QUOI ?

— Je t'en prie, ne me tue pas avant que je t'explique !

Valentin fronça davantage les sourcils et finalement le laissa parler en lui demandant de dérouler d'un geste de la main.

— C'était… Est-ce que je peux dire que c'est un accident ? Non, pas tellement, parce qu'il faut être deux pour le faire et il y avait quand même consentement des deux côtés…

— Sèv… Parle ! s'énerva Valentin. Tu ne l'as quand même pas violée, rassure-moi ?!

— Quoi ?! NOOON ! On a bu comme des trous et… tada ! On s'est réveillés nus dans le même lit ! Elle a été malade toute la matinée à dégueuler, mais je suis resté gentleman et je l'ai assistée ! Et comme aucun de nous n'avions beaucoup de souvenirs, on a essayé de recoller les morceaux du puzzle. Je lui ai offert à manger quand ses nausées ont commencé à passer, on a essayé de mettre les choses au clair sur ce qu'on a considéré comme un moment d'égarement, même si Cassandre est rentrée dans ma liste des prénoms commençant par un C au point de lui laisser mon numéro, c'est dire ! Et puis il y a une semaine, elle m'a recontacté.

Valentin restait scotché à ses lèvres.

— Et ?

— Elle a un cornichon dans le bide !

— Quoi ? fit Valentin, pris au dépourvu.

— Attends, Val ! Je sais ce que tu vas me dire ! Que je suis un gros nullos, que j'ai déconné, que c'est ta Cassie, mais ce qui est fait est fait et…

— Un cornich… Qu'est-ce que tu racontes ? Noooon ! Dis-moi que je me trompe ! Tu l'as mise enceinte ! Putain ! T'es sérieux, là ?!

— Je t'assure qu'on ne l'a pas fait exprès !

— Tu ne pouvais pas garder ton pénis loin d'elle, bordel !

— Ça aurait été dommage ! On a créé un miracle !

— Et après quoi ? Tu envoies la fille se faire avorter ? Comme si ma rupture avec elle ne l'avait pas assez blessée ?

— Je lui ai dit que j'assumerai mon rôle de père !

— Avec une nuit d'ivresse au compteur ?

— Oh tiens ! C'est drôle ! Elle m'a répondu exactement la même !

Valentin frappa contre la table de colère.

— Il n'y a rien de drôle ! Elle n'avait pas besoin de ça !

— Qu'est-ce que tu en sais ! Je vois que vous êtes pareils tous les deux ! C'est peut-être pour ça que ça n'a pas marché entre vous et que tu as préféré Camille. Camille est ton souffle de nouveautés et d'imprévus et je suis celui de Cassandre. Vous êtes trop dans la rigueur et la routine.

— Sèv, on parle d'un bébé !

Séverin se mit à sourire.

— C'est quoi ton problème ? Que ce soit moi le père et pas toi ?

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je suis très heureux avec Cam !

— Tu devrais nous féliciter dans ce cas !

— Comment veux-tu que je te félicite alors que je sais pertinemment la panique qui doit flotter au-dessus de la tête de Cassie ?!

— Val, s'il est vrai que je n'ai pas été très sympa avec elle quand tu la fréquentais, il y a eu du changement depuis. Cette nuit-là, j'ai appris beaucoup de choses sur elle. Tu n'as pas à t'inquiéter. Je prendrai soin d'elle.

— Tu essaies de me dire quoi ? Que tu es passé de la haine à l'amour ? Que c'est devenu la femme de ta vie après une nuit à vous mettre minables ?

— Pourquoi faut-il que tu contextualises tout avec des mots si forts ? Tu avais mis le mot amour à ta relation avec Camille dès le début ? Tu n'en savais rien ! Tu ne savais même plus qui tu aimais. Alors ne juges pas notre relation.

Valentin se passa la main dans les cheveux et se calma.

— Désolé, je m'inquiète. C'est tout. Tu as toujours aimé vivoter d'une femme à une autre. Là, tu m'annonces vouloir te caser avec mon ex que tu as toujours détestée.

— Je pourrais effectivement ne rien vouloir à faire avec Cassandre, mais…

Séverin souffla.

— Je ne sais pas ! Je crois que même si cette soirée a été un gros n'importe quoi, même si je ne me souviens pas de tout ce qui s'est passé ce soir-là tellement nous étions torchés, je crois que j'ai vraiment aimé passer ce moment avec elle. Hé hé ! Je crois qu'elle me plaît, finalement ! C'est fou !

— Bordel, Sèv, tu me fatigues !

— Oh ! Ça aussi, elle me l'a dit ! Vous êtes vraiment connectés, c'est fou ! Je n’avais pas fait gaffe avant, mais vous êtes vraiment pareils tous les deux ! C'est plutôt bon signe ! Si je m'entends bien avec toi, ça ne peut que bien aller avec elle, tu ne crois pas ?

— Sev, tu me fatigues vraiment !

— T'inquiètes, on n'appellera pas notre fille Camille !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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