À votre service : chapitre 16


Bonjour à tous !

Déjà fin février ! ça passe vite ! On est sur les derniers chapitres en ligne. Bientôt vous aurez le T de cette histoire dans vos mains ! Il me tarde ! Il me reste encore bcp à faire, mais ça fourmille tellement en même temps...

J'ai hâte de voir vos retours...

© Jordane Cassidy - 2018


16

“ Une rencontre n’est que le commencement d’une séparation. ”

Proverbe japonais


 

— Bon, les pizzas ne devraient plus tarder à arriver… commenta Valentin, tout en regardant sa montre.

— Tant mieux ! fit Ambroise. J’ai faim !

— C’est quoi ta pizza préférée, Camille ? lui demanda alors Séverin, curieux.

— Mmmmh… Je ne sais pas… Celles cuisinées par ceux que j’aime ?

Séverin laissa tomber sa tête en avant, abasourdi par l’attitude pleine de gentillesse, d’altruisme et de naïveté de Camille.

— Mais où l’as-tu trouvé, Val ? Camille, dis-moi que tu n’as pas de petit ami ? Tu ne voudrais pas sortir avec moi par hasard ?

Camille se mit à rougir, gênée de devoir répondre à des questions si personnelles. Pourtant, ces questions ne parurent pas si indélicates aux oreilles d’Ambroise et Valentin, tout aussi intrigués.

— Nnnnon…, je suis célibataire… répondit-elle maintenant, rouge comme une tomate.

— Donc, j’ai mes chances ? fit Séverin, triomphant.

— On verra… Peut-être ! déclara Camille, très hésitante.

Elle se trouvait à présent entre le souhait de se transformer en souris pour se carapater dans un trou et disparaître, et celui de rester polie sans avoir à le froisser.

— Ça marchera ! Je le sais ! affirma Séverin, confiant.

— Oui, ça marchera parce que son prénom commence par un C., n’est-ce pas ? s’assura Ambroise, un brin moqueur.

— Et comment ! Mais pas que ! Je sens qu’il se passe quelque chose entre nous !

Ambroise regarda alors Valentin. Ce discours, il l’avait entendu à l’identique l’après-midi même avec son collègue de travail. Valentin baissa les yeux, lui accordant volontiers ce drôle de feeling avec elle, même si pour lui la raison de ce pressentiment était de nature moins séductrice que pour son ami d’enfance.

— Mon seul hic pour l’instant reste lui ! ajouta Séverin, plus sévère.

Il montra alors du doigt Valentin avec défiance. Ce dernier écarquilla les yeux devant l’absurdité des propos que tenait son ami. Il ne voyait pas en quoi il pouvait devenir un obstacle à ses plans.

— Val, abandonne Camille, s’il te plaît ! Tu as Cassandre et si tu gardes Camille, elle ne voudra jamais me rejoindre chez moi !

Ambroise trouva le cinéma de Séverin fort intéressant tout à coup. Il ne doutait pas que Valentin puisse accorder une place particulière à Camille dans sa vie, mais il s’interrogeait à présent de sa réaction si un potentiel rival venait marcher sur ses plates-bandes. Valentin se mit à rire finalement, jouant l’indifférence, la distance.

— Désolé, mais j’ai besoin de Camille ici. Je ne vais pas changer d’employée de maison tous les mois !

— Cassandre va bientôt la remplacer et tu en as déjà une avec un C. ! Tu n’en as pas besoin d’une seconde ! s’offusqua Séverin.

— Je ne fais pas avec l’une ce que je fais avec l’autre pour commencer ! Et pour finir, Cassandre n’habite pas encore ici, donc je n’ai aucune raison de reconsidérer mon embauche.

— Ouais, on se demande même d’ailleurs comment tu peux faire des choses avec l’autre ! marmonna Ambroise, ne cachant pas son dégoût.

— Laissez Cassandre tranquille ! s’agaça Valentin.

— Pas de souci ! dit alors Séverin. Tu peux être sûr qu’elle, je ne la toucherai jamais !

— Pourtant, c’est bien un prénom commençant par un C. ? fit remarquer Camille.

Valentin lui lança un regard noir auquel elle répondit par un haussement d’épaules.

— Ouais, c’est la seule femme avec un C. avec laquelle je ne ferai jamais rien ! confirma Séverin, la mine dégoûtée. Même en me forçant, c’est mort !

— Votre fidélité envers votre ami est tout à votre honneur ! commenta Camille, avec un grand sourire compréhensif.

— Ça n’a rien à voir avec ça, Camille ! lui rétorqua-t-il. C’est juste que je n’accroche pas avec elle.

Valentin marmonna, se voyant déjà repartir vers la sempiternelle discussion sur le cas de Cassandre.

— Donc, elle s’oppose à votre théorie ? nota bien Camille.

— Oui, c’est la seule ! grommela Séverin.

— Si Monsieur Duval y trouve son bonheur avec elle, c’est qu’elle n’est pas si terrible que ça. Elle répond à votre théorie, mais de façon déviée, c’est tout !

Valentin fixa Camille, comme si ce qu’elle venait de dire avait un sens auquel il voulait adhérer, mais dont il finissait par douter comme ses deux amis avec le temps. Trouvait-il vraiment son bonheur avec elle ? Aimait-il lui aussi les prénoms en C. finalement ? Il se secoua la tête, tentant d’oublier toutes ces divagations.

— Cassandre est une très belle femme…, intervint Ambroise, mais elle est très particulière.

— Oh ! fit Camille, intriguée.

— Ambroise et moi sommes convaincus que Valentin ne pourra vivre heureux avec ce genre de femme ! ajouta Séverin.

— Pourquoi ça ? demanda Camille. L’amour peut arriver avec des personnes que tout oppose !

— Tout à fait ! intervint Valentin, heureux de trouver une alliée à sa cause.

— Cassandre a un mode de vie, une mentalité, une approche de l’avenir qui ne correspondent pas à ce dont rêve Valentin.

La voix tranchante, assurée, sévère, d’Ambroise jeta un froid radical dans la discussion. Camille regarda alors Valentin, visiblement gêné par l’avis de ses deux amis.

— On peut faire beaucoup de concessions, par amour. Je suis persuadée que la petite amie de Monsieur Duval en fera tout comme lui, pour arriver à vivre leur amour et leur relation de couple sereinement.

Camille lui sourit alors avec bienveillance. Valentin se trouva touché par le soutien de Camille, qui regardait toujours les choses avec un optimisme communicatif. Elle avait confiance en lui, en ses relations adjacentes à leur collaboration. Valentin lui rendit un sourire plein de gratitude. Séverin et Ambroise ne trouvèrent rien à dire. Camille semblait sortir d’un conte de fées où toute chose semblait possible à réaliser à partir du moment où l’on y croyait très fort. Même si les deux complices gardaient leur avis sur la question de Cassandre, ils admiraient toutefois la foi de Camille en l’amour, en la réussite des autres.

L’interphone se mit tout à coup à sonner, prenant de court tout le monde.

— Ce doit être les pizzas ! fit Valentin, un peu troublé.

Il se leva alors précipitamment pour sortir dehors les chercher au portail. Cinq minutes après, il revint dans le salon, mais très vite, tout le monde comprit que ce n’était pas le livreur de pizzas qui venait de sonner lorsqu’une voix féminine résonna à l’entrée.

— Oh putain, merde ! siffla Ambroise d’un air agacé.

— Pincez-moi, je rêve ! ajouta Séverin.

Camille tenta de comprendre leur crispation quand soudain Valentin fit son apparition, grand sourire sur les lèvres, et accompagné d’une blonde sculpturale.

— Ce n’est pas les pizzas, mais moi, ça me convient tout à fait ! déclara Valentin masquant difficilement son enthousiasme.

Camille contempla la femme devant elle avec attention. Elle était grande, fine, avec des formes généreuses. Elle pouvait très bien la mettre dans la catégorie « gravure de mode » avec sa jupe serrée, un chemisier blanc et des talons hauts. Tout son contraire, aussi bien dans son accoutrement qu’au niveau physique.

— Salut les garçons ! fit la jeune femme tout en passant son bras sous celui de Valentin.

— Ouais, salut ! marmonna Séverin.

— Hmm ! fit froidement Ambroise.

— Bonjour ! déclara poliment Camille, même si elle n’était pas un des hommes à qui elle s’adressait.

La belle blonde jaugea Camille un instant et, comme si après analyse elle se sentait rassurée, lui sourit.

— Bonjour ! Vous êtes ?

— Voici Camille Bonin ! répondit alors Valentin à sa place. C’est ma nouvelle gouvernante !

Valentin la présenta avec fierté à sa petite amie, mais la jeune femme resta sur sa réserve.

— Ah oui ? Bien…

Elle visa la bouteille de bière dans ses mains, puis regarda à nouveau Valentin.

— Elle regarde le foot avec vous ?

— Oui, Séverin voulait qu’elle reste ! répondit Valentin tout en s’esclaffant du manège qu’ils venaient tous de subir pour arriver à ses fins. Camille, je vous présente ma petite amie, Cassandre !

— Oh ! C’est vous ! fit alors Camille tout en se levant pour la saluer. Enchantée de faire votre connaissance !

— Valentin vous a parlé de moi ?

— Bien sûr ! lui répondit-elle amicalement.

Cassandre se mit à sourire, ravie de voir que Valentin lui accordait de l’attention même lorsqu’elle était absente. Ce dernier l’embrassa sur la joue, ne cachant pas sa joie de la retrouver.

— Cassandre restera avec nous ce soir !

— Parfait ! répondit sarcastiquement Ambroise.

— Il ne reste plus qu’à sortir les cotillons ! ironisa Séverin avec un sourire faux.

Cassandre vint s’installer sur le sofa avec Valentin. Un certain malaise se fit ressentir de la part des deux garçons, peu ravis de la voir s’incruster dans leur petite soirée.

— Alors ? Tout se passe bien depuis votre embauche ? demanda Cassandre à Camille.

— Attention ! Mode interrogatoire activé ! lança dans un toussotement Séverin, pas dupe de la jalousie sous-jacente de Cassandre.

— Très bien ! s’enthousiasma Camille. Monsieur Duval est très gentil et compréhensif. On arrive à ajuster les choses pour que tout se passe au mieux. La discussion est primordiale pour que tout fonctionne bien ! Je tiens vraiment à ce qu’il soit heureux de rentrer chez lui !

— On est toujours heureux de rentrer chez soi quand on sort du travail… fit remarquer Cassandre, face à ses paroles un peu faciles.

— Rentrer chez soi est une chose. Y avoir un bon accueil, un accueil chaleureux, ça en est une autre. Je suis là pour qu’il ait le sourire et se sente bien chez lui, qu’il décompresse vraiment. Je lui apporte aussi une présence si nécessaire.

— Oui, comme toute gouvernante ! lui répondit avec un sourire faux Cassandre, n’aimant vraiment pas la façon dont elle décrivait son travail avec autant d’implication.

— Je ne sais pas comment font les autres ni quelles sont leur politique, leur devise, pour mener à bien leur travail. Tout ce que je sais, c’est que je suis un peu comme la gardienne de son refuge et c’est un poste que je prends très au sérieux ! Je ferai tout pour protéger Monsieur et sa maison !

Cassandre ne répondit rien, mais trouva ses propos très gênants. Elle ne savait jusqu’à quel point elle devait les trouver déplacés et être méfiante. Valentin contempla Camille avec respect et gratitude. Il aimait cette règle de vie qu’elle instaurait pour mener à bien son travail. Cela pouvait paraître exagéré, pourtant il aimait cette idée de protectrice de sa maison. Il avait vraiment cette impression que, plus qu’une maison, c’était un foyer qu’elle choyait. Il se retrouvait dans cette image du temple, du refuge, dont elle était la prêtresse. Sa motivation indéfectible pour lui rendre la vie belle, agréable était une bouffée d’oxygène. Quel homme n’en serait pas heureux ?

Ambroise se mit à sourire en voyant le silence lourd de Cassandre, ainsi que son visage fermé. Sans s’en rendre compte, Camille se rendait indispensable au quotidien de Valentin et s’appropriait involontairement une partie des responsabilités que devait avoir une petite amie. Petite amie que Cassandre était et qu’elle ne gérait pourtant pas dans sa relation avec Valentin.

— Camille… l’interpella alors Séverin. S’il te plaît, quitte Val et épouse-moi ! Je veux que tu sois la protectrice de mon temple et même de mon lit, mon corps et mon cœur !

Camille se mit à rire légèrement, réalisant que ses propos pouvaient paraître hors-norme pour une simple aide ménagère débutante. Séverin lui serra la main avec un air suppliant. Heureuse de son intérêt, elle lui déposa un baiser sur la joue qui surprit tout le monde. Séverin s’effondra alors sur le dossier du sofa tout en se tenant la poitrine.

— La vie est merveilleuse ! déclara-t-il, sur son petit nuage. Valentin, tu es mon cupidon !


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