La fin de l’année 2024 s’achève. Une année de plus en tant qu’écrivaine. L’heure du bilan est donc venue. Je dois bien avouer qu’elle a été assez différente des autres années sur certains aspects. On en parle tout de suite.
MON HUMEUR SUR CETTE ANNÉE
Avant de faire le point sur cette année passée, il est utile de préciser l’état d’esprit dans lequel j’ai été.
Tout d’abord, il me faut recontextualiser un peu le milieu de l’édition actuelle. depuis le covid, le milieu de l’édition a considérablement changé, notamment en romance. Beaucoup se sont mis à écrire et cela a eu pour effet de saturer le marché. d’une part au niveau des soumissions de manuscrits au sein des maisons d’édition, mais aussi en autoédition. Plus il y a d’offres, plus nous sommes noyés dans la masse.
Ajouté à cela, le phénomène Tiktok, et plus particulièrement Booktok. Il a continué de progresser en 2024 et la jeunesse s’est emparée de la romance. Les ME ont délaissé définitivement les blogs ( sympa les kleenex jetables, hein !) pour caresser dans le sens du poil toutes ces jeunes lectrices, nouvelle manne financière notamment via le pass culture. Et elles font aujourd’hui la pluie et le beau temps sur les livres tendances, délaissant au passage l’autoédition, grande perdante de tout cela. Un autoédité apporte moins de crédibilité qu’un partenariat avec une ME.
À ce stade, si : 1/ tu ne prends pas le train tiktok en marche et 2/ tu es une ancienne doublée d’une vieille daronne, tu deviens vite has been et donc inintéressante. Dure loi de la nature. Dure loi du business. Adulée un jour, ignorée le lendemain.
Et moi dans tout ça ?
Ce que j’avais déjà ressenti en 2023 s’est renforcée en 2024 : un besoin de me recentrer sur l’essentiel, sur ce que j’attends de l’édition, de l’écriture, de la suite. Et j’ai donc continué ce que j’avais commencé en 2023 : écrire des webnovels. Je me suis rendue compte que le problème n’était pas la créativité ou la question de l’envie d’écrire. Le problème vient du simple fait de passer mon écrit à l’édition. Je ne parlerai pas de phobie, mais plutôt d’angoisse.
Écrire pour vendre, écrire pour vivre, écrire pour répondre à des attentes spécifiques de lectrices. Dois-je écrire ce que je n’aime pas, mais qui est tendance pour vendre, au risque d’aller contre mes envies et principes ? Comment plaire à un lectorat sans se corrompre soi-même ? En vieille indépendante, dois-je en venir à supplier pour être considérée par de nouvelles lectrices ? Comment faire lorsque vous n’êtes pas à l’aise devant une vidéo ou lorsque vous n’êtes pas une démonstrative, une enjouée de la vie ou encore une extravertie ?
J’ai continué de trouver mon salut en écrivant pour de la lecture gratuite. Exit l’angoisse de l’édition, de la communication commerciale, des moments de doutes sur ce que je dois écrire pour plaire, pour convaincre, pour donner une volonté d’exister aux yeux des gens. L’avantage du gratuit, c’est qu’il n’y a rien de vraiment attendu derrière. On écrit ce qu’on a envie d’écrire, et ensuite vient qui veut. Les personnes qui lisent gratuitement sont plus ouverts aux lectures tests et du coup, mes histoires ont trouvé un public qui a vite grandi au-delà des préjugés sur mes origines autoéditées ou pas, au-delà des tendances commerciales ou des attendus du genre.
C’est là qu’on voit les effets pervers de l’édition. Le problème n’est pas nous ou nos écrits, mais bien cette mécanique commerciale qui enferme, cloisonne, restreint les auteurs et la diversité littéraire. Cela influe sur le comportement des lecteurs acheteurs et uniformise la lecture au lieu de célébrer tout ce qu’elle peut offrir.
J’ai donc passé mon année à écrire en dehors du milieu de l’édition. Ce fut un bien énorme qui a libéré ma plume et m’a permis de retrouver le plaisir d’écrire… J’écrivais sur carnets mes webnovels, sur clavier directement pour l’autoédition. J’ai trouvé un rythme d’écriture, une organisation pour fractionner au mieux chaque chose, une régularité en planifiant des publications hebdomadaires… L’idée fut de travailler en même temps l’écriture d’un webnovel et l’écriture d’une histoire en autoédition en même temps., d’alléger mon angoisse de l’autoédition par l’écriture plus légère et décomplexée du webnovel.
L’avantage de la publication du webnovel, c’est de créer du contenu sans trop se prendre la tête et au final, avoir un stock d’histoires pour plus tard. Chaque semaine, j’ai publié mon chapitre et les semaines défilant, cela s’est transformé en tome.
UNE ANNÉE RICHE EN NOUVEAUX PROJETS
2024 a donc vu de mon côté l’arrivée de 2 nouveaux projets d’écriture : À TROIS FLOCONS DE TOI et TOI SEUL(E) PEUT ME COMPRENDRE.
À la base, je n’avais pas prévu de me lancer dans ces deux histoires. Ce fut un coup de tête poussé par la proposition d’un concours à thème. Pour le premier, ce fut un concours Inkitt sur le thème de la magie de l’hiver, le second un concours Fyctia sur le thème du Green flag, autrement dit le good boy.
À TROIS FLOCONS DE TOI a débuté en janvier 2024 et a fini sa 1ERE saison en décembre. C’est l’histoire que j’ai couvert sur toute l’année avec une moyenne de 1 chapitre par semaine. La première saison se
compose donc de 49 chapitres ! Ce n’est pas rien ! Je voulais raconter l’histoire d’une rencontre, mais surtout d’un destin : celui d’une journaliste qui va rencontrer un prince vraiment charmant à tout point de vue, et donc devenir princesse. Un véritable conte de fées. Je crois qu’en ces périodes difficiles, le besoin de rêver est toujours vivace.
TOI SEUL(E) PEUT ME COMPRENDRE. est mon dernier projet lancé en novembre. Il compte à ce jour 10 chapitres. Si je ne pensais pas me plonger dessus dans l’immédiat, le sujet me tenait toutefois à coeur et je l’ai donc passé au-dessus de la pile d’histoires à écrire. Je voulais écrire une histoire lycéenne pleine de bonté, d’espoir, de douceur et Anton, le personnage masculin, en est le symbole. Je voulais aussi traiter de sujets propres à la fin de l’adolescence : les conflits familiaux, les attendus de la jeunesse, versus notre être profond, le harcèlement et la montée des rumeurs et réputation, les enjeux de l’orientation scolaire et professionnelle, les examens, l’éducation sexuelle… Des thèmes que chaque adulte a vécu ou dont il a été témoin. C’est pour cela que je me suis lancée dans ce concours Fyctia. Bien sûr, au-delà du scepticisme de gagner ce concours, cela me permet surtout de trouver un rythme d’écriture régulier pour créer du contenu.
UNE ANNÉE RICHE EN ÉCRITURE
Vous l’avez compris, mes 2 nouveautés montrent que je n’ai pas chômé niveau écriture puisqu’à elles deux, elles totalisent 59 chapitres. Mais ce ne sont pas les seules histoires qui ont avancé !
Parlons chiffres !
▶︎ À TROIS FLOCONS DE TOI, c’est donc 130 000 mots écrits sur l’année ! Un énorme pavé qui appelle une nouvelle saison avec le début d’un nouveau tome en 2025.
Niveau stats sur Inkitt, c’est :
162 ❤️,
220 commentaires,
29 évaluations/critiques
16 000 lectures,
▶︎ Parallèlement, avec la fin du T1, j’ai écrit le T2 du webnovel BE MY BABY.
Il s’est étalé sur tout le 1er semestre. Le succès du T1, notamment sur Inkitt, s’est prolongé avec l’arrivée du T2. C’est le webnovel qui rencontre le plus de succès parmi mes webnovels. BE MY BABY T2 comprend 72120 mots et 22 chapitres.
Niveau stats sur Inkitt :
171 ❤️
252 commentaires,
29 avis/critiques
19 370 lectures
Niveau stats sur wattpad
3.9K de vues
380 ⭐️ ( votes )
166 commentaires
115 Lecteurs Engagés
Autrement dit, sur Inkitt, les deux webnovels ont explosé les stats.
▶︎ TOI SEUL(E) PEUT ME COMPRENDRE comptabilise en deux mois 30 420 mots ! Une bonne cadence sur ce court laps de temps qui va se prolonger jusqu’à la fin du concours mi-février et terminera la 1ere saison de cette histoire.
Niveau stats :
3.5K vues
616 ❤️
172 commentaires
▶︎ Enfin, j’ai écrit JE TE VEUX ! T8, du moins les deux tiers restants. ce qui équivaut grosso modo à 60 000 mots !
▶︎ Reste LÀ OÙ MON COEUR TE RETROUVERA – LIVRE IV que je n’ai pas pu avancer comme je l’aurais voulu, bien qu’il reste ma priorité pour 2025. Je n’ai écrit que 2200 mots lol !
Au total, j’ai écrit 294 740 mots sur l’année 2024 !
UNE ANNÉE PAUVRE SUR D’AUTRES ASPECTS
Si j’ai jamais été aussi prolifique d’un point de vue écriture, cela a aussi été au détriment d’autres choses. Notamment au niveau des sorties. 2024 ne compte qu’une seule sortie en autoédition : JE TE VEUX ! T8.
Mais là aussi, cela ne portera pas vraiment ses fruits sur cette année-là puisque la sortie fut le 27 décembre et uniquement en numérique. Le reste de la sortie sera sur janvier, voire février 2025.
Autrement dit, il n’y a pas eu de véritable nouvelle entrée d’argent cette année. Seules les ventes de mes anciens titres ont alimenté la caisse. Des ventes en berne, année après année, renforcé par l’idée persistante que les titres en autoédition ne méritent pas d’attention comparé aux titres en ME.
Titres vendus en numérique chez les revendeurs en 2024
Livre | Quantité | |
---|---|---|
Total | 864 | |
1 | Je te veux ! T5 | 56 |
2 | Je te veux ! T1 | 113 |
3 | Je te veux ! T4 | 67 |
4 | À votre service ! T1 | 32 |
5 | Je te veux ! T2 | 81 |
6 | Je te veux ! T3 | 68 |
7 | De la pluie entre nous. | 43 |
8 | À votre service ! T2 | 37 |
9 | Je te veux ! T6 | 55 |
10 | Je te veux ! T7 | 64 |
11 | Là où mon coeur te retrouvera… T1 | 90 |
12 | Là où mon coeur te retrouvera… T2 | 43 |
13 | Là où mon coeur te retrouvera… T3 | 48 |
14 | Je te veux ! T8 | 67 |
CA (€) | Net éditeur (€) | Quantité | ||
---|---|---|---|---|
Total | 3 594,03 | 2 156,92 | 864 |
À TITRE COMPARATIF, LES VENTES NUMÉRIQUES CHEZ LES REVENDEURS EN 2023
CA (€) | Net éditeur (€) | Quantité | |
---|---|---|---|
Total | 6 634,16 | 3 653,04 | 1608 |
J’ai vendu 2 fois moins d’exemplaires cette année. C’est ainsi d’année en année depuis le covid.
Titres en papier
nombre d’exemplaires vendus |
marge nette |
31 | 67,23€ |
Ventes sur le site ebooks et papier confondus > boutique du site
nombre d’exemplaires vendus |
marge nette |
21 |
194,83€
|
Cela fait un total de 916 exemplaires pour un chiffre net de 2418,98€. Pas de quoi en vivre, comme vous pouvez le constater, ni même dégager un salaire partiel mensuel.
Cette conclusion est assez édifiante sur les difficultés de plus en plus réelles à continuer l’édition.
Programme pour 2025
▶︎ Tout d’abord, j’ai la campagne de JE TE VEUX ! T8 en version papier qui m’attend dès janvier.
▶︎ Ensuite, côté webnovels, je vais continuer l’écriture de TOI SEUL(E) PEUT ME COMPRENDRE jusqu’à mi-février avec la fin du concours Fyctia et donc terminer la saison 1, mais aussi reprendre BE MY BABY avec une nouvelle saison/le début du T3 et le finir.
▶︎ Mon seul objectif éditorial se résume uniquement à la sortie du T4 de LÀ MON COEUR TE RETROUVERA. C’est un peu triste, mais c’est une réalité. Ce sera le même topo que 2024 avec une sortie en fin d’année. Je ne veux rien sortir qui ne soit totalement fini pour l’instant. Je ne veux pas me mettre de pression, ni me précipiter à mettre en vente.
Je garde donc le cap entre finir en coulisses mes webnovels et finir mes sagas en autoédition.
Ensuite, je ne sais pas.
La suite de À TROIS FLOCONS DE TOI viendra si je le peux au second semestre 2025 avec l’arrivée de l’hiver. Il ne sera donc pas fini en 2025.
Je pense aussi de plus en plus à devenir hybride et donc de soumettre de nouveau en ME afin de regagner en visibilité et crédibilité. Mais quoi ? Où ? Ce qui est sûr, c’est que je ne viserai que les grosses ME, celles qui m’apporteront potentiellement plus que ce que j’ai déjà en autoédition. Les doutes persistent sur le reste. BE MY BABY serait l’histoire qui pourrait être la plus propice au oui après les soumissions, seulement cela sous-entendrait de proposer 3 tomes. Trois tomes qui peuvent être sacrifiés si cela se passe mal une nouvelle fois. Je garde un souvenir amer de mon expérience raté avec mon 1er éditeur il y a 10 ans, donc cela ne m’enchante guère. Mais ai-je d’autres choix ? TOI SEUL(E) PEUT ME COMPRENDRE peut aussi avoir une chance, mais il est loin d’être fini et il peut avoir la longueur d’une duologie. J’ai aussi conscience des critères permettant une offre de contrat actuellement. Les sagas ne sont pas les mieux accueillies, les places sont chères et avoir une communauté de masse et active est devenu un facteur déterminant, or je n’entre pas dans les cases !
C’est pourquoi soumettre reste une possibilité avant d’envisager l’autoédition en second ressort. Aujourd’hui, je sais qu’un oui ne signifie pas un mauvais manuscrit. Les stats de mes webnovels le confirment.
Il est de toute façon encore trop tôt pour statuer. Je vais attendre d’avancer un peu plus dans l’année et voir l’avancée de mes écrits pour me décider à soumettre ou non. Dans tous les cas, le stock de tomes que je cumule en coulisses n’est qu’un avant-goût de ce que je pourrais éditer en 2026 et 2027. Je n’ai donc pas de pression particulière sur l’avenir, si ce n’est une volonté de renouer un peu plus avec le succès. J’ai des histoires à disposition. Reste à convaincre… encore et toujours.
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