LOMCTR – T1 : Pour le meilleur. Pour le pire. – Chapitre 4

Bonjour à tous ! 

Chapitre 4 !

Aujourd’hui, nous découvrons Finley ! Ouais, encore un nouveau personnage. Mon petit Fin…

Je commence enfin à avoir quelques-uns de vos retours sur ces 1ers chapitres. Que vous arrive-t-il ? Vous êtes timides ou quoi ? Voyons, depuis le temps ! Pas de ça entre nous, voyons ! Dites-moi ce qui traverse votre esprit à la fin de lecture !

( L’onglet « commentaire » en bas est opérationnel !)

(Un clic sur les étoiles d’évaluations ne coûte rien et fait une heureuse => moi en l’occurence ! ^_-)

(Rendez mon weekend joyeux svp !)

Je sais que certains.es attendent la sortie effective du livre ( l’annonce bientôt !) pour éviter la frustration, mais ça a aussi du bon de lire au compte-gouttes pour faire monter l’eau en ébullition, pour amorcer le tsunami, pour finir avec un ouragan dévastateur d’émotions une fois le bouquin dans les mains !

Ouais, je m’égare… On a dit : » le chap 4 ! ». Restons concentré.e.s… 

Enjoy !

©Jordane Cassidy – 2022


 

4

 

Le hasard

fait les rencontres

 

 

Aélis sursauta et se sentit tout à coup paniquée en voyant l’homme derrière elle, comme si elle avait commis la pire faute qu’il soit.

— Pardon ! Je ne veux pas de mal à ce cheval, je vous assure !

Aélis recula, effrayée d’hypothétiques représailles.

— Vous n’avez effectivement pas l’air d’une voleuse ! lui dit pour la rassurer le garçon prétendant se nommer Finley.

— Non, j’étais simplement curieuse de voir les chevaux et celui-ci est particulièrement beau !

— Vous trouvez ? lui demanda-t-il avec un grand sourire qui la soulagea un peu. Je trouve aussi ! Remarquez, c’est normal puisque c’est mon cheval !

Il lui caressa le museau tout en l’affublant de petits noms tendres : ma petite fraise, mon petit marron, ma jolie luciole. Aélis le regarda alors avec plus de méfiance, bien qu’il semblât vouloir être plus sympathique avec elle que belliqueux. Elle savait que la douceur pouvait aussi cacher plus de sournoiserie.

— Je croyais qu’il s’appelait Lutès ?! demanda-t-elle.

— C’est son nom effectivement !

Aélis contempla le cheval, et en particulier chercha ses parties génitales pour confirmation.

— Alors pourquoi des surnoms… féminins ? C’est bien un mâle, non ?

— Oui, cela en est un ! s’en amusa Finley devant son air circonspect. C’est un très bon reproducteur d’ailleurs ! Il a déjà eu trois enfants.

— Mais vous l’appelez pourtant « ma petite luciole »… rétorqua Aélis, sceptique.

Finley se mit à rire.

— J’aime le taquiner ! lui chuchota-t-il en s’approchant de l’oreille de la jeune femme, comme si le cheval pouvait l’entendre et s’en vexer. C’est ma façon de créer notre complicité !

Elle observa le cheval, perplexe, se demandant vraiment si Lutès pouvait comprendre le sens de chaque surnom et s’en fâcher. Le cheval lui donna alors des petits coups de tête qui semblaient montrer l’affection de l’animal pour son maître et confirmer ses dires. Aélis sourit alors et relâcha sa méfiance. Finley semblait bien être son maître.

— Et vous êtes… chevalier ? l’interrogea-t-elle, plus soulagée.

Finley la fixa plus attentivement.

— Chère Aélis, qui êtes-vous ? Tout le monde sait qui je suis ici, sauf vous visiblement ! D’ailleurs, c’est la première fois que je vois une aussi belle femme dans les alentours ! D’où venez-vous ?

Sa question la désarçonna, et pourtant elle n’était pas sur le dos de Lutès !

— Veuillez pardonner ma méconnaissance de cette ville et de ses habitants. Je ne vais pas vous déranger plus. Je ne souhaitais pas vous mettre mal à l’aise.

Elle s’inclina et le contourna pour le quitter. Elle se rendit compte qu’elle avait peut-être été vraiment imprudente en quittant le château. Même si Mills lui avait assuré de la sécurité d’Althéa, elle restait une femme, en l’occurrence noble et seule. De quoi attiser malveillance et jalousie.

— Attendez ! lui cria-t-il alors d’une voix plus grave et froide.

Aélis s’arrêta et se pétrifia sur place. Son imprudence se payait en cet instant. La main de Finley venait de se poser sur son épaule pour stopper son départ. Ramenée en arrière par la poigne de Finley, elle perdit un peu l’équilibre et sa capuche tomba sur ses épaules, mettant à découvert ses cheveux argentés. Aélis se redressa immédiatement et prit ses distances, gênée. Finley remarqua la couleur de ses cheveux et le malaise d’Aélis qui remit sans attendre sa capuche. Malgré un silence pesant et un repli sur elle, Finley resta poli.

— Je suis Finley Montémory, chevalier d’Althéa et bras droit du Duc Callistar.

Aélis le contempla un peu plus dans le détail. La blondeur de ses cheveux et le bleu de ses yeux, sa minceur apparente, mais ses épaules larges, tout en lui relevait plus d’un prince de ses rêves que d’un chevalier. Mais ce qui l’interpelait, c’était qu’il se présentait comme le bras droit de son futur mari.

— Maintenant que vous savez qui je suis, répondez à ma question. Qui êtes-vous ?

Aélis blêmit.

— Je suis… Aélis… De Middenhall.

Finley posa sa main sur son menton pour réfléchir. Il semblait perturbé.

— Middenhall… Middenhall… Ce nom me dit quelque chose ! Où est-ce que je l’ai entendu ?

— Mon père, Fergus De Middenhall, est conseiller à la cour du Roi.

Au vu de sa tête, cette référence ne semblait pas éclairer sa recherche. Aélis soupira. Elle devait jouer la franchise pour ne pas éveiller des soupçons plus belliqueux.

— Et je suis également la…

Elle grimaça comme si ce qu’elle s’apprêtait à révéler, allait lui écorcher la langue.

—… promise du Duc Callistar.

— C’est ça ! s’écria-t-il alors tout en tapant sa paume de main de son poing avec satisfaction. Je savais bien que ça me parlait !

Ils se sourirent et se jaugèrent alors avant que Finley ne se fige et la dévisage avec panique.

— Vous êtes la promise du Duc… Nom d’un troll à trois nez ! Vous êtes la future Duchesse et moi…

Il posa tout à coup son genou à terre pour s’incliner devant son statut.

— Veuillez me pardonner de mon impolitesse, Ma Duchesse ! J’ai été des plus outrageants envers votre personne. Je mérite la plus ferme des punitions.

 

Son soudain changement d’attitude déstabilisa Aélis qui passa de potentielle ennemie à maîtresse des lieux en une fraction de seconde. Elle ne s’attendait pas à un tel revirement de comportement de sa part. Elle se sentit, du coup, aussi gênée que lui.

— Je n’irai pas jusqu’à vous punir pour un tel malentendu. Vous ne pouviez pas savoir !

Elle l’attrapa alors par le bras pour qu’il se relève.

— Relevez-vous, s’il vous plaît.

Elle pouvait comprendre son inclination devant son rang, elle en avait même l’habitude, car c’était le protocole, du moins à Piléa, mais cela la gênait ici. Avec lui, elle ne se sentait pas supérieure. D’autant plus qu’elle n’était pas encore officiellement Duchesse tant qu’elle n’était pas mariée au Duc. Le comportement si clément d’Aélis surprit le chevalier. Finley hésita entre obéir à sa demande et insister dans son acte de déférence à sa Duchesse.

— Je vous en prie, lui chuchota-t-elle, je ne souhaite pas attirer les regards…

Il regarda alors autour d’eux et finalement, se redressa complètement.

— Ma Duchesse… est-il prudent de vous balader seule, sans escorte ? chuchota-t-il également en réponse.

— Je ne souhaite pas attiser les interrogations sur moi et encore moins déranger.

Elle hésita à lui en dire plus, mais Finley ne semblait pas être un mauvais garçon.

— On ne peut pas dire que ma présence soit la bienvenue pour tout le monde…

Elle baissa les yeux, un peu gênée de cet aveu. Il se montra alors désolé, mais très vite, il retrouva son ton plus léger.

— Si vous le souhaitez, je peux vous faire visiter le territoire du Duc. Cela ne me dérange pas et je serai aussi plus rassuré de vous savoir avec moi qu’à la merci du danger, sans protection. Le Duc ne me pardonnerait pas cette erreur !

Aélis grimaça à la réaction éventuelle du Duc.

— Je doute que le Duc vous réprimande…

— Pourquoi dites-vous cela ? demanda Finley, intrigué par autant de scepticisme de sa part. Il est très à cheval sur beaucoup de choses et en particulier sur ce qui lui appartient !

— Je suis ici depuis deux jours et je ne l’ai toujours pas rencontré !

Sa révélation assez tranchante sembla surprendre Finley.

— Oh.

Elle le vit alors réfléchir.

— Il a eu pas mal de petites choses à régler, mais il est disponible depuis plusieurs heures maintenant.

Ils se regardèrent et une nouvelle gêne s’installa entre eux. Finley réalisa que ce qu’il venait de penser tout haut s’ajoutait au désagrément de sa duchesse à propos de son maître.

— Je suis sûr qu’il vous cherche ! lui dit-il pour paraître rassurant alors qu’elle devenait encore plus sceptique.

— Moi aussi ! lui dit-elle alors avec un sourire faussement sincère. Il me cherche autant que j’attends qu’il me trouve !

Elle ne devait pas montrer autant de mépris pour l’homme qui allait devenir dans quelques jours son mari, mais elle était à cran. Elle n’avait rien demandé et ne cessait de subir des désillusions depuis cette visite chez le Roi Mildegarde. Parfois, elle rêvait d’être vraiment une sorcière. Aujourd’hui était un de ces jours où elle rêvait que sa chevelure grise était bien le signe évident de sorcellerie dont on avait pu l’accuser depuis son enfance.

Finley l’observa avec une compréhension certaine, mais non dénuée de compassion.

— Je suis désolé que votre accueil ici soit si teinté de mauvaises surprises.

Le désappointement de Finley laissa à Aélis un sentiment de culpabilité. Elle ne voulait pas gêner le chevalier avec ses états d’âme.

— Ne vous en faites pas pour moi ! rectifia-t-elle rapidement. Dans un sens, ça m’arrange de ne pas rencontrer… cet être… sanguinaire et diabolique.

Son dégoût à ces mots valait autant que la surprise de Finley, puis son amusement. Il se mit à rire tout à coup.

— Je vois que la réputation de notre Duc l’a encore précédée ! Vous savez, il y a l’être et le paraître ! Ne vous fiez pas à l’image qu’il renvoie à ceux qu’il ne connaît pas et encore moins à celle que perçoivent ceux qui ne le connaissent pas. Prenez cela comme un conseil pour l’apprivoiser.

L’apprivoiser ? Comme une bête sauvage ? Oui, eh bien, je n’ai aucune envie de rencontrer la bête.

— Ah ah ! C’est vrai que mon conseil sonne bizarrement ! Mais je vous assure que ses alliés n’ont pas le même traitement que ses ennemis.

Aélis lui sourit poliment, voulant honnêtement le croire, même si le départ entre eux deux semblait raté. Elle caressa la tête de Lutès, comme pour se redonner du courage devant cette adversité qui devait paraître futile comparée à ce que pouvait rencontrer ce chevalier sur les champs de bataille.

— Je vais devoir vous abandonner ! lui dit-elle finalement. Je dois retourner dans mes quartiers… seule… avec ma fenêtre et les oiseaux pour seuls amis !

Finley pouffa devant ses paroles. Aélis rit de bon cœur avec lui. Cela lui faisait du bien de pouvoir se lâcher sur ce qu’elle vivait au quotidien.

— N’hésitez pas à venir caresser Lutès ! Ma licorne sans corne adore les papouilles !

Aélis lui fit un signe de tête reconnaissant.

— Si vous souhaitez vraiment vous faire pardonner de votre précédent comportement discourtois et méfiant envers votre future Duchesse, s’il vous plait…

Elle posa son index devant sa bouche pour lui faire comprendre que leur discussion devait rester entre eux. Il lui offrit un grand sourire charmé.

— À peine rencontrée, et je suis déjà dans les secrets de ma Duchesse. Je suis un homme comblé ! Promis !

Il posa son index devant sa bouche, en réponse, pour confirmer le pacte. Aélis s’inclina légèrement pour se soustraire ensuite à sa vue. S’il répétait leur discussion, elle saurait que Finley ne serait jamais une personne en qui elle pourrait avoir confiance. Elle devait tester les gens pour savoir qui pouvaient réellement devenir ses alliés ou ses ennemis. Elle n’avait pas beaucoup de choix pour l’instant. Finley s’inclina à son tour, tel le chevalier obéissant qu’il se devait d’être.

— Si vous souhaitez une escorte, je serai honoré de vous servir, Ma Dame !

— Merci, Finley.

— Oh ! Et…

Il lui sourit avec gentillesse.

— J’adore vos cheveux !

Finley put lire une certaine surprise sur son visage, puis le poids difficile de cette particularité sur son quotidien par son regard perdu dans le vide malgré un petit sourire.

— Mais… je n’ai rien vu et n’ai rien dit ! s’empressa-t-il d’ajouter pour confirmer leur secret. Je ne vous ai même pas rencontrée !

Aélis se mit à rire et le quitta avec gratitude.

 

 

 

 

 

 

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